FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Claire Burger
Scénario : Léa Mysius et Claire Burger
Année de sortie : 2024
Pour son deuxième long métrage, Claire Burger a fait le choix de travailler avec une équipe franco-allemande. Langue Étrangère, au travers d’une relation ambiguë entre deux correspondantes, Fanny (interprétée par Lilith Grasmug) et Lena (interprétée par Josepha Heinsius), explore les préoccupations de la jeunesse d’aujourd’hui sous fond de lutte politique.
Forte de métaphores rarement bienvenues, l’histoire présente vite les relations entretenues par Chiara Mastroianni et Nina Hoss, mères des deux jeunes filles, comme la Deutsch-Französische freundschaft, qu’on peut traduire comme « amitié franco-allemande ». En Léna et Fanny se dessine en parallèle le « couple franco-allemand », comme on l’exprime en français. Les divergences et les proximités des deux pays sont explorées tout du long. Si l’importance donnée aux habitudes de chacun offre quelques rires, l’explication très scolaire donnée par les parents de Fanny à propos de leur travail au parlement européen rend le sujet redondant. Ce qui devait être une toile de fond à l’histoire des deux adolescentes devient central.
La relation entretenue par Fanny et Léna, d’abord compliquée par la barrière de la langue,
s’étoffe après qu’elles finissent par trouver un langage commun. La relation qu’elles entretiennent ensuite, jouant entre amour et amitié, nous est montrée de manière assez superficielle. Elles ne s’embrassent que lorsqu’elles sont sous l’emprise de drogue, nous laissant le choix de comprendre cela comme une timidité ou comme un jeu.
La présence et la justesse des deux actrices ne suffit pas à nous faire oublier ce scénario
maladroit. Les contrariétés de Léna disparaissent d’une scène à l’autre, à l’image des crises d’anxiétés de Fanny, qui, bien qu’elles préoccupent grandement sa mère, ne sont jamais importantes dans l’intrigue. Le film se rapproche plutôt d’un fade enchaînement de scènes, ressenti accentué par des dialogues et répliques qui ressemblent souvent à un discours politique peu subtil.
Claire Burger semble se perdre dans un film qui veut trop en dire et finit par en oublier le
propos même. Il en résulte une œuvre qui nous fait quelquefois sourire mais ne convainc
jamais. La bande originale composée par Rebeka Warrior s’affirme comme unique lien de
cet univers décousu.
Lilia Penot







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