Cent mille milliards

Depuis la Rubrique :
2–3 minutes

Nous vous conseillons vivement d’avoir vu le(s) film(s) traité(s) par nos textes, afin de ne pas être spoilé·es et de mieux comprendre nos propos !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Virgil Vernier / Scénario : Virgil Vernier, Benjamin Klintoe / Production : Petit Film / Distribution : UFO Distribution Pathé Films, Chapter 2, Rai Cinema, Wildside Media / Co-production : Deuxième Ligne Films / Direction de la Photographie : Jordane Chouzenoux / Directeur du casting : Stéphanie Donker / Montage : Charlotte Cherici / Costumes : Pauline Croce / Décoration : Marie Ward / Ingénierie du son : Amaury Arboun, Simon Apostolou
Interprétation : Zakari Bouti, Mina Gajovic, Victoire Song

Année de sortie : 2024

Afine est un jeune escort qui habite en bordure de Monaco. Avec ses ami·es, aussi travailleur·ses du sexes, iels parlent de leur rêve de partir et de s’enrichir. Lorsqu’iels partent fêter le nouvel an à Dubaï, Afine reste seul à Monaco avec une amie et une enfant que ses parents ont laissée, préférant construire une île au milieu de l’océan. 
L’argent évoqué par le titre n’a de cesse de revenir. Ainsi une des clientes d’Afine, au style ostentatoire, passe ses journée à arborer ses vêtements et vogue dans des magasins luxueux. Pourtant, à l’instar de la ville de Monaco, ce thème n’est qu’une toile de fond dont se sert le réalisateur pour narrer son histoire. Sous couvert d’argent le film ne traite finalement de rien, Afine ne trouve de l’intérêt ni dans son travail ni dans ses relations. C’est pourquoi la relation avec le personnage joué par Victoire Song est d’autant plus importante : la petite fille mystérieuse s’ennuie dans cette haute bourgeoisie à laquelle elle appartient, en témoigne  la rumeur selon laquelle elle aurait incendié son internat. La relation touchante entre les deux personnages crée une histoire avec des gens qui ne veulent rien, qui refusent de s’inclure dans cette société. Ils semblent à la marge, comme le montrent les plans sur la plage à la frontière du littoral, ils marchent à la limite entre rêve et réalité. 
C’est la voix de la petite fille qui introduit le film, bien que son personnage apparaisse plus tard. L’histoire, narrée comme un conte, s’ouvre sur le plan d’un coucher de Soleil aux couleurs orange et violet. On retrouve ces plans tout au long du film, ils permettent de nous plonger dans un espace imaginaire composé de plans abstraits magnifiés par une voix off. L’onirisme fonctionne, l’atmosphère est accentuée par la période où se déroule le film, puisque les nombreuses décorations de Noël permettent à la caméra de s’attarder sur les illuminations brillantes et attirantes. 
Finalement Afine, au départ méfiant de cette petite fille mystérieuse, finit par l’écouter et conclue lui-même avec sa voix le film. Tandis qu’au départ le film ne se laisse pas identifier comme documentaire ou fiction, il nous porte progressivement dans son univers onirique. 

Lilia Penot

Réponds et partage anonymement ton point de vue sur la question ! Peut-être que l’auteurice te répondra…

Intéressé·e ? N’hésite pas à découvrir nos publications récentes !