Noël à Miller’s Point

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2–3 minutes

Nous vous conseillons vivement d’avoir vu le(s) film(s) traité(s) par nos textes, afin de ne pas être spoilé·es et de mieux comprendre nos propos !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Tyler Taormina / Scénario : Tyler Taormina, Eric Berger / Production : Michael Cera, Kevin Anton, David / Montage : Kevin Anton / Direction de la photographie : Carson Lund / Décors : Paris Peterson / Costumes : Kim Odonthal / Distribution : Paname Distribution
Interprétation : Mathilda Fleming, Michael Cera, Francesca Scorsese, Gregg Turkington, Elsie Fisher, Sawyer Spielberg, Maria Dizzia, Ben Shekman

Année de sortie : 2024

Le dernier film de Tyler Taormina, Noël à Miller’s Point, suit une famille italo-américaine se retrouvant dans le pavillon de la grand-mère pour y réveillonner une dernière fois, la maison venant d’être vendue. Les péripéties et les mauvaises nouvelles s’enchaînent dans cette famille qui essaye tant bien que mal de continuer à enchaîner les rituels de Noël, dont aucun personnage ne semble vraiment trouver de sens.
Le film débute avec de longs plans de guirlandes décorant les maisons pour les fêtes. S’ils permettent de nous faire comprendre qu’on est devant un film de Noël, ils deviennent vite répétitif et longs. En effet, le réalisateur souhaite trancher entre une atmosphère féérique, avec ouverture des cadeaux et balade digestive, et les conflits du dîner de famille, dans lequel chacun apporte son problème. Pour maintenir le groupe uni, il faut continuer de faire ces habitudes stupides, faire semblant comme avec les enfants à qui l’ont fait croire au Père Noël.
Pourtant les rituels sont balayés d’un revers de main, et surgissent à la place les envies de fuite de certains ainsi que les névroses mal cachées des autres. Mais les personnages sonnent creux. On entre dans la maison en même temps que la famille d’Emily, chaque personnage déjà arrivé se jetant sur la caméra et sur le·a spectateur·ice, offrant très rapidement la présentation d’un oncle dépressif et d’une grand-mère emplie de solitude. Au lieu de mettre en place un récit choral, le film laisse ses héros rester de parfaits inconnus, anonymes tant entre eux que pour le·a spectateur·ice. Afin de ne pas tomber dans le pathos, le film alterne entre drame et comédie sans jamais trouver d’équilibre. Tous les personnages sont à l’image des deux policiers, mauvaises copies de l’univers des frères Coen : ils ne prennent jamais corps et se contentent de figures esquissées.
Finalement le film est aussi diffracté que la famille qu’il représente. Il ne développe pratiquement aucune relation entre ces personnages trop nombreux pour les connaître et les apprécier. Il prend les caractéristiques de ce qu’il prétend moquer : tel un repas de famille, il est long et ennuyeux, et il faut se mentir à soi-même pour se convaincre qu’on apprécie être là.

Lilia Penot

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