FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Isao Takahata / Scénario : Isao Takahata, Riko Sakaguchi / Musique : Joe Hisaishi / Production : Yoshiaki Nishimura, Seichiro Ujiie / Direction Artistique : Kazuo Oga / Mixage : Mark Ettel / Distribution : Walt Disney Company / Co-production : Toho, BCG Presse, Mitsubishi Corporation, Hakuhodo DY Media Partner, KDDI Corporation, Nippon Television Network, Dentsu, Buena Vista Pictures
Interprétation : Aki Asagura, Kengo Kora, Takeo Chii, Nobuko Miyamoto
Année de Sortie : 2013
Inspiré du Conte de la Princesse Kaguya, anonyme sauf pour celles et ceux qui me devinent, je vais essayer d’écrire quelque chose que l’on pourrait qualifier de poème. J’ai foi en votre capacité à trouver ailleurs la critique ou l’éloge qui ne m’a pas inspiré. Attention à toi, mon petit lectorat, mon geste est surtout motivé par de bien noires pensées. Si j’ai bien réussi mon travail, elles risqueraient de t’embarquer. Alors j’espère pour toi ou que j’écris très mal, ou que tu vas très bien.
Parfois, mais à chaque fois chaque année. Un jour d’hiver ensoleillé. Un mois d’été sans chaleur. Mon souffle est coupé.
Pas de syllepse dans laquelle se réfugier : le sens premier étouffe sans effort le second qui pourrait s’immiscer. Le manque d’oxygène gène l’oxymore. Pas assez de circulation dans les veines pour que le sang se glace. Trop d’espace pour que le cerveau respire. Trop d’hébétude pour m’ébahir.
Au premier jour conscient, un refrain de mélancolie. Au passé je regarde ce vide qui ne s’est jamais ouvert, derrière. Arbres, oiseaux, bêtes sauvages, fleurs, et ressentiments, s’effacent alors, dans des larmes qui ne couleront pas. L’amour n’est pas d’importance, mais il n’est surtout pas. Pas assez, ou mal placé, il ne peut essuyer cette sécheresse attristée.
Des résolutions sont prises, et aussitôt brisées : impossible de se résoudre, même à abandonner. Les éclats trahissent : de rire, de gloire, de malice. Des pétales arrachent un sourire, alors que l’âme s’éteint et puis s’étend sur l’herbe, dévale et cavale, déclame et réclame sans cesse, sans s’arrêter, sans chercher à comprendre ce qui lui permet. De respirer. De ne pas oublier, pour l’instant. De faire fuire cette peur de ne plus comprendre, de ne plus chercher à comprendre, de ne plus sentir, de ne plus être, de ne plus.
La fuite ne fait que révéler le vide qui entoure ce cauchemar, la course ne fait que déchirer les pages du livre que j’essayais de garder fermé. Tout s’éloigne dans un ciel d’expériences inassouvies, désamorcées. Aux astres parler sans mots dire, refuser toujours de leur appartenir. Accepter de croire qu’ils existent pour se rassurer, les étreindre d’un regard pour se laisser submerger.
Mon corps se désintègre dans une frustration qu’il lui est impossible de crier. L’injustice a lieu en ma faveur : je n’ai pas le droit… Illégitime et tant mieux.
D’idéaux désolés je me fais victime. Désolé d’irriguer le jardin de mes voisins du précipice insipide qui m’étouffe.
Mes pensées flétries comme les joues roses des nouveaux-nés. Ma peau lisse comme l’écorce blanche du Boulot. Une fleur ne meurt jamais, c’est l’arbre qui se creuse.
Je disparais.
Non. J’ai déjà disparu.
Et c’est ça, parfois, qui me tue.







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