FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Deniz Gamze Ergüven / Scénario : Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour / Musique : Warren Ellis / Direction artistique : Serdar Yemişçi / Casting : Kristin Diehle et Harika Uygur / Montage : Mathilde Van de Moorte / Coiffure : Susanne Fiebig / Costume : Selin Sözen / Machiniste : David Chizallet et Ersin Gök / Maquillage : Susanne Fiebig / Son : Olivier Goinard et İbrahim Gök / Production : Nathalie Dennes
Interprétation : Güneş Nezihe Şensoy (Lale) ; Doğa Zeynep Doğuşlu (Nur) ; Elit İşcan (Ece) ; Tuğba Sunguroğlu (Selma) ; İlayda Akdoğan (Sonay)
Année de sortie : 2015
Mustang est un film sur la liberté. Au gré de leurs escapades interdites, les personnages tentent d’échapper à la vie qu’on leur impose. Ces constructions singulières permettent au·à la spectateur·ice de s’identifier à au moins une des sœurs. Le·a spectateur·ice vit ainsi l’histoire en même temps qu’elles.
Mais le public sera surtout confronté à leur emprisonnement. D’abord on les enferme, puis on installe une grille, on réhausse les murs et on finit par installer des barreaux aux fenêtres. Bien qu’il n’y ait pas de violence physique, on fait l’expérience avec les personnages des tortures psychologiques qu’on leur inflige. Elles divaguent entre les quatre murs de la maison et le petit jardin, qui n’est plus signe de liberté pour aucune d’entre elles, et dont Lale fait le tour comme on le ferait d’une prison. Cette montée en crescendo est intéressante, car elle permet de découvrir le mécanisme qui pousse une famille à adopter ces mesures. D’abord adolescentes insouciantes, elles s’endurcissent vite au rythme de leur nouvelle vie. On a même l’impression que ce crescendo dépasse le personnage de la grand-mère qui en est pourtant actrice.
Mais il en faut plus pour freiner Lale, qui trouve tous les moyens pour transgresser les règles qui lui sont imposées, en allant jusqu’à se couper les cheveux pour feindre de dormir sous sa couette et sortir en cachette. Elles rejoignent parfois un garçon, mais elles passent la plupart de leurs escapades à partager des moments ensemble, loin d’Erol, leur oncle tyrannique.
C’est bien les personnages féminins et la sororité qui les animent et qui est au cœur du récit. La sororie1 n’est pas seule contre tous.tes, des personnages secondaires les aident dans leur quête de liberté. C’est le cas de leur tante qui n’hésite pas à couper l’électricité de tout le village pour empêcher que leur oncle découvre qu’elles sont sorties voir un match de foot en cachette. Ce sont les personnages féminins qui sont les plus développés, comme celui de la grand-mère qui passe de l’empathie à la sévérité. Ils sont en plus de ça bien construits : Lale à peur, mais elle fonce tout en gardant un œil sur le bien-être de ses sœurs. Les personnages masculins, au contraire, sont très stéréotypés et semblent même être des symboles plus qu’autre chose. Erol représente la tyrannie, Yasin la liberté… Il reste rare et plaisant de voir une telle caractérisation des personnages féminins.
Entre liberté et emprisonnement, Mustang créait un véritable tiraillement dont le.a spectateur·ice fait l’expérience en même temps que les personnages.
Maxime-Lou
- Groupe constitué des sœurs biologiques d’une même famille. (Larousse) ↩︎







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