Strip-Tease Intégral

Depuis la Rubrique :
2–3 minutes

Nous vous conseillons vivement d’avoir vu le(s) film(s) traité(s) par nos textes, afin de ne pas être spoilé·es et de mieux comprendre nos propos !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Jean Libon, Clémentine Bisiaux, Régine Dubois, Stéphanie de Smedt, Mathilde Bland, Yves Hinant / Production : Bertrand Faivre, François Clerc, Patrick Quinet, Stéphane Quinet / Chef·fe montage :  Anouk Zivy, Marc de Coster, Maxime Jouret, Ayrton Heymans  / Etalonneur.e : Julien Blanche / Monteur.e son : Théo Serror, Nathan Foucray, Robin Debaisieux / Mixage : Laure Arto  / Sociétés de production : Le Bureau, Apollo Film, France 3 cinéma, Artémis Production, RTBF / Sociétés de distribution : Apollo Film 

Année de sortie : 2025

Strip Tease, émission de télévision belge créée en 1985, cherche à sortir des codes du reportage télévisé, en ne proposant ni mise en scène ni voix off. Jean Libon et Marco Lamensch, les créateurs de cette série documentaire, décident pour chaque épisode d’un sujet afin de le filmer quotidiennement, intégrant de l’humour par un montage affiné et par les personnalités rencontrées. Pour fêter ses 40 ans, sort en salles Strip Tease Intégral, qui dépeint le portrait de cinq protagonistes dans cinq histoires différentes. “L’odeur de l’essence” suit des influenceur·euses à Dubaï ; “Miroir miroir” une stand uppeuse amatrice sur les planches d’Avignon ; “Zéro déchets” une mère de famille catho et écolo ; “Les antécédents familiaux” un médecin hypocondriaque ; et “Bidoche” un médecin légiste. 

Strip Tease Intégral reprend ce qu’il sait faire : des portraits de gens du quotidien sans artifices. Il n’y a pas de fil conducteur qui relie toutes ces histoires entre elles, si ce n’est un plan du dernier du chapitre cinq, utilisé comme coupe entre chaque nouveau récit, créant ainsi un ensemble inégal. L’odeur de l’essence tombe dans la facilité, filmant avec classicisme et mépris ces riches influenceur·euses à Dubaï. Leurs habitudes et fautes de français sont rendues ridicules par une caméra qui ne cache pas sa volonté de les réduire à des clichés. 

La suite réussit cependant à faire rire. Colline, l’humoriste sans grand succès à Avignon, rencontre ainsi Francis Lalanne récitant du Shakespeare dans un anglais douteux. Après elle, la mère de famille catho exaspère ses enfants ; puis le médecin hypocondriaque s’impose en protagoniste touchant, encore une fois grâce au montage. Le dernier chapitre expose le temps d’un plan fixe horizontal une autopsie. Bien que la métaphore de la recherche du réel et de la vérité soit vite saisie, le plan ne s’arrête qu’après 10 longues minutes. 

Le dispositif de visionnage est intéressant. Il convoque la salle de cinéma pour y projeter une émission que l’on est habitué·e à regarder chez soi, changeant ainsi sa réception. Dans une salle, chaque rire est public, la fédération passe par l’humour, ou par le mépris. C’est le cas notamment lors du premier reportage, où le réalisateur veut faire rire de ses personnages stéréotypés, et le public se prend au jeu. Les chapitres suivants sont remplis de surprises telles qu’une quiche au surimi. L’intention première reste de filmer des personnages dans un quotidien que la caméra capture, et que le montage fabrique. 

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