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Ce n’est pas la marque d’un progressisme que d’oublier que des personnages sont a-normaux, c’est le signe d’un effacement de leur anormalité, parallèle à l’exacerbation de l’anormalité d’autres personnes. Céline et Nadia ont le privilège d’être universelles ; privilège que n’a pas une grande…
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Le récit, qui ne glorifie pas la criminalité novice des Amazones et ne sous-estime pas la violence pénitentiaire qu’elles vivent, ne les présente pas pour autant comme des étendards de la justice sociale. On a donc un peu de mal à cerner ce que…
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Dans cette folie, le ridicule pourrait volontiers affleurer. Pourtant, la sophistication de la mise en scène, le génie des idées narratives ainsi que l’originalité des dispositifs artistiques, sont tels qu’ils l’emportent sur tout. Preuve que l’intelligence n’est pas forcément dans la finesse et que…
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Puisqu’un film sur la nouvelle vague ne pourrait par essence pas rejouer ses qualités – un ancrage politique dans le présent et dans la jeunesse – le film de Linklater n’essaye pas de le faire et propose à la place un anti-Nouvelle Vague sanctifiant…
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Son réalisateur suce l’aspect critique et intellectuel hors de son œuvre, diffusant un cadavre de film lyophilisé de réelle substance.
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Dans ce manichéisme, le film ne surprend pas, mais il se conforte dans l’intrigue du conte sans y intégrer toute forme de liberté.
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Comment le grunge d’Araki et le cocaïne chic de Charli XCX peuvent-ils faire bon ménage ?
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La musique ne sauve ni ne répare : elle détruit sans expiation et sans sommation.
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Le film complet étant disponible gratuitement sur ArteTv jusqu’au 10 juin, nous vous invitons à profiter de l’occasion pour découvrir cette fiction historique de Cyril Serebrennikov, réalisée trois ans avant Limonov, la ballade. La femme de Tchaïkovski est une expérience bien singulière, où la…
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Jusqu’à la fin, c’est bien le spectacle en tant qu’artifice total qui restera. Il y aura toujours des choses à voir dans le désespoir.
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Queer ne nous propose donc pas uniquement une relation homosexuelle masculine (ou en tout cas, il ne faudrait pas que ce soit le cas), il propose de s’interroger sur une expérience complète : dévier de la norme, ça donne quoi ? Quelles conséquences, quelles…
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Jamais les visages des tueurs ne nous sont montrés. Peut-être car Achfar ne s’en souvient pas, mais surtout car il ne sert à rien de poser des visages singuliers sur un drame qui survient régulièrement. Le film donne une présence à des victimes ignorées…
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Tentative assurément sincère de rendre visible et de valoriser un monde rejeté à la marge et exposé à plusieurs formes de violence, il accompagne la subversion de ses protagonistes sans parvenir à abolir toute séparation entre les protagonistes et le public.
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Six critiques en un dossier : Alice Guy, Tokyo Godfathers, Everything Everywhere All at Once, Paris is Burning, Tomboy et Mustang. A l’occasion de la troisième édition du Femfest, j’ai eu la chance de participer à la programmation, de gérer en grande partie la…
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En filmant ces derniers instants de lycée, Guillaume Brac et son équipe capturent une mort – celle d’un groupe, d’un moment de vie, d’une jeunesse amenée à passer – et inscrit en son potentiel une renaissance – celle d’un avenir à venir, d’une promesse…
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Le style bon enfant et familial attire dans la salle, mais ne suffit pas pour tirer l’émotion, l’attachement, les larmes. Peut-être parce que tout cela n’est que l’expression d’un fantasme épuré qui ne garde de l’histoire vraie que ce que veut en garder un…
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Le son devient marqueur de distinction sociale : il renvoie à la parole, opposant celui qui y a accès à celui qui en est privé. Mais ce travail ne se substitue pas à celui de l’image. C’est ainsi par son traitement chromatique que le…
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Sans doute In The Mood for Love, en faisant de la beauté un euphémisme et de l’euphémisme une volupté, pourrait-il se lire comme l’illustration d’un lent processus de floraison.
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Par sa caractérisation fine et progressive de personnages nébuleux, La Convocation offre le portrait pessimiste d’une société dont les membres égoïstes n’agissent que pour se construire une image favorable auprès des autres. L’apparence avant l’être ; montrer plutôt que faire.
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Tout est accessible, tout cohabite, tout s’entrechoque. Quelle place alors donner au vide, à l’absence, à la mort, quand on fait partie de cet organisme du trop-plein ? Le film saura répondre à cette question si vous vous la posez, alors laissez moi m’attaquer…
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S’il s’agit de rendre hommage à l’histoire du cabaret, la décision de mettre sous silence l’aspect comique, théâtral et même érotique de cet art du spectacle fait des performeur·euses les acteur·ices d’une fracture qui ne tient pourtant que de l’industrie et de ses institutions.
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La caméra est là. Sa présence intrigue d’abord, les élèves la regardent comme un nouvel élève apparaissant à la rentrée. Peu à peu, elle s’installe comme une simple camarade, prenant sa place au point de s’effacer.
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Tout ça pour dire qu’il n’y a parfois peut-être pas besoin d’aller au-delà des commentaires en dessous d’une bande-annonce pour comprendre un film.
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La passion n’est jamais totalement expiée. Andrew ne verra jamais le jazz que par le prisme de la performance, de l’exposition de soi en dépit des autres. Il n’est plus un joueur dans un orchestre, il aspire à être une star et à effacer…
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Le film, dans sa cruauté imprévue, surprend une dernière fois, en accordant une ultime parole à son personnage. Une fois ce geste accompli, il n’a plus qu’à suivre Mahin dans son abandon, jusqu’à la voir lui tourner le dos, et l’abandonner aussi.
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Finalement, le projet le plus orgueilleux est le film lui-même. The Brutalist, par sa durée, l’immensité de ses décors, et sa division par un entracte, propose une expérience unique, mais dont les failles perdent vite le public.
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Il n’est pas anodin de parler de groupuscules violents d’extrême droite pendant que d’autres factions moins explicites séduisent l’électorat. Il est de fait assez perturbant de voir comment un phénomène de société peut si facilement se traduire au cinéma dans une situation personnelle, singulière,…
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Mustang est un film sur la liberté. Au gré de leurs escapades interdites, les personnages tentent d’échapper à la vie qu’on leur impose. Bien qu’il n’y ait pas de violence physique, on fait l’expérience avec les personnages des tortures psychologiques qu’on leur inflige.
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Le dispositif de visionnage est intéressant. Il convoque la salle de cinéma pour y projeter une émission que l’on est habitué·e à regarder chez soi, changeant ainsi sa réception. Dans une salle, chaque rire est public, la fédération passe par l’humour, ou par le…
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Le problème des films autobiographiques est qu’ils sont tous faits par des cinéastes déjà assis dans leur profession. Quel écho, alors, chez le public de cinéma ? Francesca Comencini essaye de dévier le sujet du film vers sa relation avec son père. Elle prend…






























